Paris, le 10 octobre 2023
Le Hamas a lancé une attaque effroyable sur Israël samedi, et depuis hier soir, Israël bombarde massivement Gaza. Aucun ne fait de distinction entre civils et combattants.
Militante de solidarité internationale, députée FI NUPES de Seine Saint Denis, je suis bouleversée. Chaque victime civile, palestinienne comme israélienne, est une blessure insupportable. Nous pleurons chacune d’entre elles ; je pense tout particulièrement aux habitants de ma circonscription qui peut-être sont touchés à travers les combats, et je veux leur adresser mes condoléances et ma compassion, tout comme à leurs proches.
Dans ce conflit, comme dans tous les autres, les civils devraient être reconnus et protégés comme ils sont censés l’être par le droit international. Je condamne, avec mon groupe parlementaire de la France insoumise, les attaques contre les civils quels qu’ils soient, où qu’ils soient. A chaque fois ce sont des crimes de guerre. Et j’appelle tant l’Etat Israélien que les combattants du Hamas à respecter le droit international.
Je me tiens aux côtés des peuples, comme le peuple palestinien, qui revendiquent leur droit à l’autodétermination, qui résistent aux occupations et se battent pour leur liberté.
Et nous savons que la protection des civils, et tout particulièrement des civils palestiniens, n’a jamais été une préoccupation dans la guerre d’occupation que l’Etat Israélien mène contre le peuple palestinien depuis plus de 50 ans. Avant même l’opération du Hamas ce samedi, près de 250 Palestiniens, pour l’immense majorité des civils, dont 39 enfants, ont été tués durant cette année 2023.
Il faut le redire : cela ne justifie en rien les exactions et les meurtres commis ces deux derniers jours par le Hamas. La politique des otages civils, en particulier, est intolérable. Ainsi, le Hamas n’offre aux populations d’Israël et de Gaza qu’un avenir fait de détresse et de chaos.
En fermant les yeux sur les crimes de guerres israéliens, la communauté internationale porte aussi une responsabilité immense dans la tragédie qui se déroule devant nos yeux. Depuis la fin des accords d’Oslo au milieu des années 2000, elle a laissé toute latitude à l’État Israélien pour piétiner l’ensemble des accords et des résolutions qui constituaient une base pour négocier la fin du conflit. L’arrivée du gouvernement d’extrême droite mené par Netanyahu, a amplifié et aggravé les termes de ce conflit ; il assigne toute la région à la peur et l’injustice. Alors que les autorités israéliennes venaient d’annoncer un nouveau plan de colonisation de plus 6000 habitations dans les territoires occupés et de plus de 3000 à Jérusalem-Est, le Conseil de sécurité rappelait le 27 Septembre dernier que la colonisation restait un crime en violation du droit international.
A l’heure où j’écris, le ministre de la défense Israélien promet le “siège complet” de Gaza et la fin de tout ravitaillement, eau, électricité, nourriture, fuel. Deux millions de personnes, hommes, femmes, bébés, enfants, vieillards… y vivent : en droit international la privation intentionnelle de vivres est un crime contre l’humanité. Plus de 100 000 Gazaouis ont quitté leurs habitations depuis samedi. Où vont-ils aller ? Les prisonniers politiques retenus en Israël font l’objet de sanctions illégales dans n’importe quel pays démocratique.
Faut-il encore plus de souffrances ?
J’aimerais être la députée d’une France qui se fait entendre face au précipice au bord duquel nous nous trouvons, à nouveau. Je souhaite que notre pays pèse de tout son poids pour que cessent les combats, mais aussi pour que des solutions durables se construisent afin d’en finir avec les violences et les injustices quotidiennes qui les produisent. Il n’y aucune solution militaire qui protégera les peuples des deux Nations, et ramènera la justice. Seule une solution politique pourra permettre la fin d’un conflit qui porte sur le partage de la terre, des ressources, l’arrêt de la colonisation et la fin de l’oppression du peuple palestinien.
Je souhaite que les armes s’éteignent, que chacun puisse retrouver ses proches et la sécurité. Et pour cela je souhaite que la France s’adresse aux pays européens et à ceux de la région pour engager des négociations sur la base des résolutions internationales.
J’invite sincèrement, respectueusement, tous ceux et celles qui calomnient depuis deux jours le groupe et le mouvement politique auquel j’appartiens à se ressaisir. A réfléchir au sens et à la portée des mots qu’ils emploient. A se hisser au niveau de décence et de gravité que les événements requièrent. Et j’adresse toute mon amitié, toute mon affection, aux peuples, aux victimes, et aux militants sincères de la paix et de la solidarité ; je sais qu’ils sont en Israël, en Palestine autant que dans notre pays.